Comment faire un choix ?
Cette petite question est parfois difficile à répondre dans certaines situations et pour certaines personnes. Faire un choix nécessite de se confronter au doute et à l’incertitude. Lorsque notre attention est penchée sur ce choix, nous mettons en lumière les différentes conséquences des différentes possibilités afin de faire un choix qui répond le plus à un bon niveau de satisfaction personnel. Cependant, avoir trop de choix possibles peut rendre la démarche encore plus insatisfaisante pour différentes raisons. Cela prendra non seulement plus de temps et d’analyse de chaque possibilité que de rendre la démarche d’autant plus complexe. N’est-il pas étonnant alors que la personne soit anxieuse face à son choix ? Pas du tout. De plus, selon une étude (Schwartz, 2006), plus une personne prendra du temps à évaluer les possibilités plus il est probable qu’elle en soit déçue. Il semblerait que la personne aurait par la suite comme constat qu’elle devra faire des compromis alors qu’elle ne le voyait peut-être pas avant. Cela pourrait aussi alimenter le sentiment d’avoir peur de se tromper, car explorer plusieurs choix fera en sorte qu’elle espérera tomber sur un choix idéal contribuant ainsi à rester dans l’exploration des choix. Par contre, cela ne veut pas dire de ne pas avoir de possibilités de choix. Il ne faut non seulement être obnubilé par le contenu du choix, mais tout aussi par l’exploration des dilemmes que la personne porte sur le fait de faire un choix ou un autre. Ainsi, l’indécision face à un choix va au-delà de seulement faire un choix. Il faut alors se demander comment se fait-il que je ne suis pas en mesure de faire un choix. Quels sont les facteurs qui contribuent à mon indécision? Par exemple, ce pourrait être la peur de l’erreur, de l’échec, de l’inconnu ou de la désapprobation pour n’en nommer que quelques un. Bref, faire un choix est une rencontre entre les possibilités et les contraintes que nous nous mettons. Nous voyons ici que faire un choix n’est pas seulement rationnel et cela peut véhiculer toutes sortes de sentiments comme l’anxiété. Ce n’est pas toujours clair et évident. Parfois, le problème de faire un choix ne se trouve donc pas dans les possibilités, mais bien dans le pourquoi que l’on a de la difficulté à faire un choix dans lequel on est bien.
SHWARTZ, B. 2006. Le paradoxe du choix. Neuilly-sur-Seine, Michel Lafon.
Dubois, A. (2016). Choisir n’est pas qu’une démarche rationnelle : Réflexion sur le paradoxe du choix et les dimensions paradoxales de l’existence. L’orientation. 6(2): 17-20.