Sophie Breton

Comprendre les jeunes sur le marché du travail

Il n’est pas nouveau de voir des frictions entre les générations. Les plus jeunes considèrent les baby-boomers vieux jeu et dépassés, tandis que ces derniers considèrent que les jeunes sont arrogants, avant-gardistes et aiment un peu trop le risque. La vision de chacun est différente et il est parfois difficile de parler le même langage afin de se comprendre.

Cette incompréhension entre générations est aussi transférable dans le monde de l’emploi. Dans le cadre de mon travail, j’entends régulièrement des commentaires négatifs à l’égard de la jeunesse. Selon certains, les jeunes ont « tout cuit dans le bec », ne veulent pas travailler et demandent la lune en début de carrière. Est-ce que tous ces commentaires sont fondés? Est-ce qu’il est véridique de penser que nos générations futures sont égoïstes et ne désirent pas travailler? Et si c’était nous qui ne comprenions pas vraiment les jeunes et leur réalité…

En effet, disposant de valeurs et de priorités professionnelles bien différentes de celles des baby-boomers, la génération Y (personnes nées approximativement entre le milieu des années 1970 et le milieu des années 1990) s’attend à ce que le marché de l’emploi s’adapte à eux, et non l’inverse. Débuter sa carrière dans une entreprise et prendre sa retraite quarante ans plus tard au sein de la même entreprise est chose du passé. La conjoncture économique n’est plus la même, aucun n’employeur peut garantir un emploi pour les 30 années à venir. La génération Y recherche donc les possibilités de développer leur employabilité. En effet, les jeunes désirent bâtir leur sécurité d’emploi eux-mêmes, et ce, par les différentes expériences de travail qu’ils accumuleront. Selon les jeunes, leurs expériences seront un atout pour leur permettre de développer leur employabilité.

« La nouvelle génération est très polyvalente et elle n’hésite pas à remettre en question la hiérarchie et ils n’ont aucune loyauté envers leur employeur », résume M. Michael Bloom, vice-président, rendement organisationnel et apprentissage au Conference Board du Canada Bloom. Toutefois, cette réalité ne veut pas dire que les jeunes professionnels sont égoïstes ou irrespectueux envers leurs supérieurs. Au contraire, Madame Anne Bourhis, professeure de gestion des ressources humaines à HEC Montréal, nomme qu’effectivement, les jeunes n’obéissent pas instantanément à un ordre de leur employeur, ils désirent d’abord comprendre « pourquoi » ils doivent agir ainsi.

De plus, malgré ce que l’on entend, les jeunes ne regardent pas seulement le salaire, ils exigent une qualité de vie. Ils ont trop vu leurs parents faire des heures de fou et ne pas profiter de la vie.

Il faut prendre le temps de comprendre la génération Y. Ils ne sont simplement pas dans la même réalité que les baby-boomers. Le marché du travail n’est plus ce qu’il était en 1970.  Bref, les jeunes ne sont pas paresseux ou exigeants. Ils travaillent pour eux dans l’espoir d’améliorer leur qualité de vie. Ils désirent, tout simplement, se tailler une place de choix au sein du marché du travail actuel.

 

Sources :

http://www.jobboom.com/magazine/11-02-texte.html, page consultée le 21 février 2017

http://affaires.lapresse.ca/portfolio/archive/le-marche-du-travail/201003/24/01-4263794-les-y-changent-les-regles-du-jeu.php, page consultée le 21 février 2017