Le travail et l’identité
Au cours des décennies, le statut à l’emploi a évolué, passant de périodes où le taux de chômage était élevé et d’autres bas. Présentement, au Canada en décembre 2017, le taux de chômage était de 5,9% tandis qu’au Québec, il était à 4,9% (Statistique Canada, 2017). En Chaudière-Appalaches, pour janvier 2018, le taux de chômage se retrouve à 2,7% selon Statistique Canada (2018). De plus, depuis 2010, des milliers d’emplois se seraient créés. Nous pouvons donc supposer qu’avec ces statistiques, étant donné que le chômage est bas, que l’exclusion sociale est moins présente. Nous sommes donc dans une ère où l’insertion professionnelle est plus propice pour les chercheurs d’emploi.
Quelle place occupe le travail dans notre vie ? Ce qui est certain, c’est que pour un travailleur à temps plein, le travail occupe une bonne partie de son temps. C’est pour cette raison que le travail pourrait nous définir en tant qu’individu. Par contre, pour d’autres, le travail ne définit pas qui ils sont et comment ils se définissent. Choses certaines, l’emploi nous procure un certain pouvoir d’achat, une liberté individuelle, d’autonomie, une reconnaissance des capacités personnelles ainsi qu’une image potentiellement positive de soi lorsqu’une personne s’épanouit dans son travail (Laville, 1996). On parle ici de l’identité d’une personne : ce qui nous définirait comme individu. Ainsi, notre investissement d’ordre professionnel aurait un impact au niveau de la définition de nous-mêmes dans notre identité personnel (Insee, 2003).
Dans l’enquête Histoire de vie – Construction des identités (2003), la composante du travail viendrait en seconde place dans la construction de l’identité après la famille. Les personnes qui ont des enfants ainsi que les personnes seules partagent cette vision. Chaque personne se définit par son travail différemment. Par exemple, si pour une personne son travail est très important et qu’il est une source d’épanouissement et de réalisations personnels, il y accordera une grande importance et se définira par son travail. Par contre, une autre personne qui n’accorde pas une grande importance à son emploi ne se laissera pas définir par celui-ci.
Le travail peut ainsi désigner pour certains des tâches routinières, répétitives, mal payées qui désignent à la fois l’obligation imposée et pour d’autres, une source de prestige, d’épanouissement. Pour l’individu dont la valeur de travail n’est pas une dominante, son identité se construira ainsi dans une autre sphère de vie comme par exemple, la famille. Encore là, si la famille est le pilier de l’identité, cela importe donc de comprendre le lien que la personne entretien avec la famille et comment elle le perçoit. Si l’importance à la famille est forte ainsi que le travail, la personne cherchera à trouver un bon équilibre de vie (Garner et Méda, 2006). La conciliation travail-famille peut être passager dans une vie. Tout dépend de l’investissement, l’âge des enfants et le fait d’avoir ou non une famille. Le travail prendra alors plus ou moins de sens pour un individu. Dans la sphère du travail, nous retrouvons aussi le métier, la situation professionnelle et les études. Le travail et la famille se retrouvent dans les premières positions concernant l’identité de la personne, car ce sont ceux qui sont le plus fortement consommés dans le temps consacré dans la vie d’un individu.
Ainsi, quelle est l’importance que vous accordez au travail ? Il est important que l’on puisse se définir en tant qu’individu et ainsi se créer une identité. Si le travail n’est pas une priorité pour vous, il est donc important de savoir ce qui l’est dans une autre sphère de vie afin de trouver un sens à celle-ci. Lorsque nous sommes en perte de sens, nous ressentons les effets négatifs et cela pourrait même aller jusqu’à entraîner une dépression. Il est donc important pour qu’une personne s’épanouisse de trouver un sens à sa vie et se bâtir ainsi son identité.
GARNER, H. et MÉDA, D. (2006). La place du travail dans l’identité des personnes. Vie sociale, 623-630.
LAVILLE, J. (1996). Jeunesse, travail et identité sociale. Sociologie et sociétés, 28(1), 63-71
STATISTIQUE CANADA. (2017). Population active, emploi et chômage, et taux d’activité et de chômage, par province (Terre-Neuve-et-Labrador, Île-du-Prince-Édouard, Nouvelle-Écosse, Nouveau-Brunswick), [en ligne] : http://www.statcan.gc.ca/tables-tableaux/sum-som/l02/cst01/labor07a-fra.htm (consulté le 27 février 2018)