L’opinion des jeunes : Voir autrement

Un constat majeur sera à faire en 2018. Les enfants nés au début du millénaire obtiendront leur majorité. Le temps passe vite n’est-ce pas? Reculons de 18 ans dans le passé, vous rappelez-vous la peur du bogue de l’an 2000? On ne se mentira pas, les jeunes d’aujourd’hui vont bien rire de notre génération pour cette « panique » du millénaire. À cette époque, on croyait tous que la technologie ne supporterait pas la transition entre l’an 1999 à l’an 2000. Force est d’admettre que non seulement, cette peur était illusoire, mais que la technologie est passée à un niveau supérieur depuis toutes ses années.

Venons-en au vif du sujet. Les jeunes qui ont vécu cette transition technologique incroyable sont beaucoup plus outillés que nous ne l’avons jamais été. « Plus instruits, plus ouverts sur le monde et la diversité culturelle, les jeunes Québécois apparaissent au contraire beaucoup mieux adaptés au monde de 2018 que leurs aînés », dit M. Grandmont (2017). Il n’a pas tort. À une époque pas si lointaine, afin de s’informer sur le monde et se faire une opinion, il n’y avait que les médias télévisés, radiophoniques et les journaux traditionnels pour le faire. Aujourd’hui, nous sommes à un clic d’avoir une vue beaucoup plus large sur une tonne de sujets. Les jeunes d’aujourd’hui étant nés dans cette technologie sont donc beaucoup plus conscients de l’importance de s’informer et de bien le faire. Plutôt que de dire que la jeunesse d’aujourd’hui est la voix de demain, pourquoi ne pas se dire qu’elle est la voix d’aujourd’hui?

Parce que cette voix elle se fait entendre plus que jamais. En 18 ans, les jeunes sont devenus beaucoup plus engagés dans leur société et la raison est simple. Fini l’époque, où justement, les fameux médias traditionnels contrôlaient l’information et les opinions. Au cours de ces années, les jeunes ont trouvé une façon bien à eux de s’exprimer. Une multitude d’entre eux donnent leurs opinions sur des blogues, sur YouTube, sur Instagram. C’est leur voix, leurs avis. D’ailleurs, aujourd’hui, être blogueur, youtubeur ou même influenceur web sont des métiers auxquels nous n’aurions pas pu prédire la portée même 10 ans en arrière. Les jeunes n’ont plus peur de leurs opinions, ils ne les gardent pas pour eux, ils s’en font les porte-paroles.

L’émergence de ces moyens de communication a fait que de nombreux jeunes talents ont été découverts grâce à leur originalité et sont désormais des incontournables de notre paysage. Être reconnu pour ses opinions n’est donc plus une question de chance. Je ne suis pas en train de dire que les jeunes ont des opinions et des réponses sur tout. Seulement qu’aujourd’hui, ils ont les moyens de l’exprimer.

Nous le disons souvent, les jeunes sont l’avenir. Je ne suis pas d’accord. L’avenir c’est maintenant. Ce que j’apprécie de cette jeunesse c’est qu’elle semble prête à s’engager, à réfléchir. Surtout à réfléchir autrement. On dit souvent que les jeunes devraient prendre exemple sur leurs aînés. Ne serait-il pas pertinent d’inverser cette tendance?

Cette année 2017 a été riche en actualité. Les enjeux sur l’immigration se sont multipliés, les dénonciations d’agressions, en grande partie grâce aux médias sociaux, aussi. L’économie et la politique sont toujours au cœur de houleux débats. Le futur s’annonce tout aussi riche en défis de société. Comme dit M. Grandmont (2017) : « Comment réussir à doter l’État des talents, de la vivacité et de la flexibilité nécessaire pour relever des défis autrement plus complexes? C’est là une entreprise longue et titanesque, qui requiert une bonne dose d’idéalisme. Pourquoi ne pas confier cette tâche à la nouvelle génération, qui déborde justement de cet idéalisme? »

 

Référence :
Grandmont, C (2017, 8 décembre). Suffit le procès des jeunes ! [Billet éditorial]. Repéré à : https://lactualite.com/societe/2017/12/08/suffit-le-proces-des-jeunes/