Pour un travail à ma mesure… Amorcer une réflexion.

La 8e édition de la semaine québécoise de l’orientation (SQO), qui se tiendra du 4 au 10 novembre 2012, a pour thème « Pour un travail à ma mesure » et souhaite mettre en évidence le secteur de l’employabilité (www.sqo.orientation.qc.ca). Développer son employabilité, c’est tenter de mieux répondre aux attentes du marché du travail. Pour ce faire, il faut chercher à enrichir continuellement ses expériences de travail ainsi que sa formation. Aussi, il faut parfois faire le point sur sa situation actuelle en emploi, afin de s’assurer que  l’on est dans un emploi qui permet de développer son plein potentiel. 

Lorsque l’on amorce une réflexion sur sa situation professionnelle, on peut se sentir confus et perdu devant la remise en question que cela entraîne. On se pose alors plusieurs questions : Pourquoi changer d’emploi ou sa situation en emploi? Quoi changer au juste? Comment apporter ce changement à sa carrière sans tomber dans certains pièges et surtout… Quand demander de l’aide d’un professionnel ?

La question « Pourquoi changer d’emploi ou sa situation en emploi? » est celle qui nous intéresse particulièrement ici. Voici quelques pistes de réflexion…

Parce que j’ai moi-même changé.

Tout le monde change… Il y a, bien entendu, les évènements importants de la vie qui nous changent profondément, mais il y a aussi le simple fait d’avancer en âge, d’entrer sur le marché du travail et d’y évoluer qui nous amènent à changer personnellement et par le fait même, à se remettre en question sur le plan professionnel.

Ainsi, il y a des moments dans la vie où l’on est plus susceptible de se remettre en question. Par exemple, peu après son intégration sur le marché du l’emploi, au mitant de sa vie au travail, lors d’une perte d’emploi, d’un divorce, d’un deuil, d’une maladie, etc.

L’auteure, Danielle Riverain-Simard (2001), identifie 9 périodes vécues par un adulte en emploi. Chacune d’elles réfèrent à une strate d’âge. Évidemment, l’ordre de ces étapes peut varier ainsi que l’âge à laquelle elles apparaissent. Les 4 premières sont les suivantes :

  • De 23 à 27 ans :

Cette période est caractérisée par les débuts sur le marché de l’emploi dans le domaine professionnel choisi et avec l’espoir d’y faire une belle carrière. La personne idéalise souvent son domaine professionnel. Toutefois, elle est souvent peu sûre d’elle-même et sensible à l’évaluation de ses pairs. Elle cherche à améliorer ses compétences et est prête à faire beaucoup de compromis dans le but de s’adapter à ce qu’on lui demande.

  • De 28 à 32 ans :

La personne est à la recherche d’une voie prometteuse sur le marché de l’emploi. Elle a probablement vécue quelques désillusions au cours de la période précédente. Elle peut vouloir se réorienter et procéder à un changement d’emploi, si les désillusions son trop grandes. Entreprendre une nouvelle formation est aussi une option envisageable. L’heure est donc parfois à la remise en question.

  • De 33 à 37 ans :

Lors de cette période particulièrement mouvementée, la personne peut sentir une certaine obligation d’avancer rapidement dans sa carrière. Elle souhaite souvent accumuler les succès et surmonter les obstacles présents dans son emploi.

  • De 38 à 42 ans :

Cette période est caractérisée par le mitan de la vie au travail. La personne peut encore une fois remettre en question son emploi. Elle souhaite réviser ses priorités et mettre de l’avant ce qu’elle a peut-être négligé depuis son entrée sur le marché du travail. Souvent, elle désire être davantage à l’écoute de ce qu’elle aime faire et de ce qu’elle est réellement.

Parce que je ne suis pas bien dans mon emploi actuel.

Dans la réalité, il peut arriver que l’on doive occuper un emploi « en attendant ». Toutefois, la personne peut être dans un emploi où elle ne veut vraiment pas se retrouver et être très loin de son idéal d’emploi. Elle le voit alors comme étant inaccessible. On dit que ce compromis est abaissant pour elle. Naturellement, cette situation est très difficile à vivre et amène souvent la personne à vouloir changer d’emploi. Pour sa part, le compromis dit noble ou acceptable pour la personne survient lorsqu’il n’est pas si loin de son idéal d’emploi. La personne conserve alors assez d’espoir pour y tenir. (Limoges et Lahaie, 1998)

Parce que je suis épuisée ou encore, je m’ennuie au travail.

Avoir un degré idéal de stimulation en emploi n’est pas simple. Ça exige de garder le contrôle de son niveau de responsabilité et de défis. En s’investissant trop dans son emploi sans prendre le temps de recharger les batteries, la personne s’épuise. On dit alors qu’elle tient-prise. Par ennuie, la personne peut aussi en arriver à se désintéresser de son travail. On dit qu’elle lâche-prise. Elle n’assume plus ses responsabilités, se détache de l’équipe, manque des occasions de se développer en emploi, etc. (Limoges et Lahaie, 1998)

Parce que j’ai perdu mon emploi.

Perdre son emploi n’est jamais facile. En fait la personne passe à travers toutes les étapes du deuil. Après être passée par le choc et le déni, la colère et le marchandage, la personne vit une période de remise en question face à sa carrière qui peut lui paraître interminable. C’est l’étape de la tristesse. Il arrive que la personne s’isole. Toutefois, il est important qu’elle partage ses réflexions. La dernière étape est celle de l’acceptation. Celle où la personne en arrive à une meilleure compréhension de sa situation. Elle se remet alors à faire des projets.

D’autres signes qui démontrent qu’il est temps de changer d’emploi ou d’apporter un changement à son emploi actuel :

  • La personne observe une détérioration de ses conditions de travail ;
  • Elle note un manque de reconnaissance ;
  • Elle évolue dans une atmosphère de travail tendu ;
  • Elle avoue manquer de temps et d’énergie pour sa vie personnelle ;

Évidemment, cette liste de réponses à la question « Pourquoi changer d’emploi ou sa situation en emploi? », n’est pas exhaustive. Chacun peut avoir sa propre raison tout à fait valable pour amorcer cette remise en question, cette réflexion. L’important est de se rappeler qu’il est essentiel d’en parler et de consulter un professionnel au besoin pour être guidé et supporté dans ce cheminement qui mène vers un emploi à sa mesure…

 Mélodie Brochu, c.o.

Intervenante au projet IDEO et conseillère en orientation

 Références :

Limoges, J. et Lahaie, R. (1998). OPTRA, programme-cadre d’insertion professionnelle. Ste-Foy (Québec) : Septembre.

Riverain-Simard, D. (2001). Les âges et la révolution du travail, Carriérologie, 8 (1-2), 79-90.

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