Un adulte hyperactif! Ça a l’air de quoi au travail?
Vous côtoyez, peut-être quelqu’un qui est «speedé» plus que les autres, qui court à gauche et à droite, qui pose trop de questions, qui est à la dernière minute… Ce n’est pas toujours plaisant. Vous pouvez supposer que c’est parce que cette personne a un rythme de vie beaucoup trop intense ou qu’elle a de la difficulté à concilier travail-famille; avec les activités des enfants, le travail, les tâches domestiques et tout le reste.
Reconnaissez-vous quelqu’un?
- Le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) est un problème neurologique qui serait héréditaire, donc transmissible par les gênes des parents aux enfants. Il est, régulièrement, diagnostiqué chez les enfants. Environ 4% des adultes en souffrent et plus de 90% d’entre eux ne le savent pas.
- Les personnes atteintes nous paraissent
- Les tâches qui leur conviennent le mieux sont très stimulantes, variées et de courte durée, sans interruption constante et avec peu ou pas de gestion administrative. Un exemple? L’armée.
Selon une récente étude américaine, les adultes ayant un TDAH sont des gens plus inventifs dans la résolution de problèmes. Si ces personnes savent s’entourer, elles peuvent être d’excellents entrepreneurs. En démarrant leur entreprise, elles se créent un emploi qui les passionne et peuvent déléguer les tâches qui leur conviennent moins.
Sortir de l’ombre ou pas?
Le TDAH est un sujet encore tabou au Québec, observe Linda Walker. «Il y a beaucoup de préjugés selon lesquels ces personnes sont paresseuses.» Difficile, donc, de dévoiler son diagnostic à son patron. «Certains ne sont pas promus après coup», rapporte-t-elle. Elle ajoute que certains employeurs sont plus sensibles que d’autres à cette maladie. Ils vont même jusqu’à recommander des employés à leur service de santé. Pour aider les personnes qui ont un TDH, il est facile de proposer des accommodements très raisonnables.
De simples dispositifs permettent de surmonter son TDAH: porter des bouchons d’oreilles, réclamer des mini-rencontres pour éviter les interruptions constantes, enregistrer les réunions, occuper un bureau dans un coin tranquille, etc. Pour l’employeur, ces accommodements sont un petit prix à payer compte tenu des aptitudes de ce type d’employés. Par exemple, Paul jongle à merveille avec les chiffres. Son supérieur lui a enlevé les tâches qui le freinaient et lui permet même de faire du télétravail. Avec l’aide de Mme Walker, Paul a aussi adopté de bonnes habitudes. «Le matin, j’accomplis les trois choses les plus importantes de la journée, dit-il. Le soir, je planifie ce que j’ai à faire le lendemain.» Il prend des médicaments à l’occasion. «Seulement quand une tâche requiert une grande concentration», précise-t-il.
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Contrairement à la croyance populaire, le TDAH n’implique pas forcément des doses massives de Ritalin. La médication survient seulement après la confirmation du diagnostic et un suivi en psychothérapie. «La médication agit un peu comme une paire de lunettes biologiques, explique le Dr Vincent. Elle améliore l’acuité du cerveau. Et comme toutes les lunettes, elle doit être personnalisée.»[1]
On travaille tous pour gagner notre vie. Mais pour maintenir son emploi, il nous faut une source de motivation. Si vous avez des difficultés au travail, sachez qu’il existe des ressources pour vous accompagner. Vous pourriez, entre autre, prendre rendez-vous pour rencontrer un de nos professionnels en orientation scolaire et professionnelle, un conseiller en emploi ou notre agente de sensibilisation à l’entrepreneuriat.